Le lac de Grand-Lieu, en Loire-Atlantique, un site trop méconnu
A 15 km au sud de Nantes, le lac de Grand-Lieu est l'une des plus grandes étendues d'eau de France. Il reste pourtant fort méconnu du grand public.
C’est en Loire-Atlantique, au sud de Nantes, en plein cœur du pays de Retz, que l’on peut découvrir le plus grand lac de plaine français l’hiver en raison des pluies plus abondantes et l’une des plus belles zones humides d’Europe : le lac de Grand Lieu. Ce site exceptionnel est pourtant peu connu du public.
Du pays nantais au pays de Retz
En effet, en raison de sa forme très plate et des barrières de végétation qui le ceinturent, Grand Lieu se dérobe sans cesse au regard du promeneur. La balade du « Tour du Lac » fait 72 km. Que ce soit à vélo, en voiture, à cheval ou - pour les plus courageux - à pied (il faut compter 3 jours de marche pour le découvrir intégralement), de nombreuses routes et chemins permettent d’accéder à des sites privilégiés pour observer les oiseaux et à des panoramas intéressants. Vous découvrirez également les communes de Bouaye, Saint-Aignan de Grandlieu, Pont-Saint-Martin, La Chevrolière, Saint-Philbert de Grand-Lieu, Sainte-Lumine et Saint-Mars de Coutais et leurs alentours.
Alimenté en eau par les rivières de l’Ognon, de la Boulogne et de son affluent, la Logne, le lac de Grand-Lieu représente un vase d’expansion. L’Acheneau évacue son trop-plein dans la Loire, dont la très faible dénivellation (40 cm pour 40 km de long) lui donne la particularité de pouvoir couler dans les deux sens.
Le cœur du lac est constitué de 800 hectares d’eau vive au-delà desquels s’étalent 1 500 hectares d’herbiers flottants, puis une ceinture de roselières et une forêt flottante, ou « levis », reposant sur la vase, parsemée de clairières aquatiques et sillonnée de douves. Lors de tempêtes, des parcelles de ces levis mesurant jusqu’à 1 hectare sont arrachées par le vent et forment des îlots dérivant sur le lac.
Cette zone, principalement présente sur la côte occidentale, couvre environ 2 000 hectares et se retrouve à la limite du lac en été. Enfin, sur 1 600 hectares apparaissent les prairies marécageuses inondables traversées par des canaux creusés au XVIIIe siècle pour le drainage, qui servent en période estivale au pâturage ou à la fauche du foin.
Une faune diversifiée
Sur le plan de la découverte ornithologique, le lac de Grand-Lieu constitue la 2e richesse nationale après la Camargue. Il est, d’un côté, réputé pour ses espèces protégées, et de l’autre pour ses grandes colonies d’oiseaux. Il constitue un patrimoine biologique d’importance mondiale et bénéficie donc de différentes mesures de protection.
En effet, c’est un lieu privilégié qui permet d’observer la grande aigrette et la spatule blanche, deux espèces très rares en France. Sont également présents le grand cormoran, l’aigrette garzette, le héron bihoreau… Il est aussi possible d’y rencontrer l’exotique ibis sacré. Le lac abrite l’une des plus grandes colonies de hérons cendrés d'Europe. On y retrouve toutes les espèces de cet oiseau existant sur le continent, et de nombreuses grèbes huppées. C’est l’une des plus importantes zones françaises d’hivernage pour les canards, une escale primordiale pour les fauvettes aquatiques lors de leur migration, un dortoir pour les étourneaux (le plus grand en France), le busard des roseaux, la mouette rieuse, les goélands cendrés et argentés.
Le lac de Grand-Lieu accueille parmi sa population la loutre, dont c’est l’un des derniers refuges en France. Quatorze espèces de poissons peuplent les eaux de cette grande étendue, mais il s’agit d’espèces relativement communes.
Une flore abondante
Par son étonnante végétation, le lac de Grand-Lieu est une particularité en Europe et est parfois comparé à un lac tropical. L’abondance de la flore le rend en outre inaccessible et mystérieux pour le visiteur.
Sa zone d’herbiers flottants est une vaste étendue de nénuphars blancs et jaunes. Viennent ensuite les forêts de saules et d’aulnes mélangées à la flore très diversifiée des roselières, qui se composent de quelques dizaines d’espèces hydrophytes parmi lesquelles : le jonc fleuri, le roripe amphibie, le phragmite, la fougère des marais… et d’une dizaine d’arbrisseaux comme le piment royal.
Au niveau des prairies inondables, on recense plus de 80 espèces de plantes dont les agrostis, le carex filiforme, le circe anglais… Dans les zones les plus humides se trouve le cresson amphibie, l’hottonie des marais, la pesse d’eau, et quelques aulnes aux abords des douves.
Des lieux d’observations intéressants
L’observatoire du clocher de Saint-Lumine de Coutais offre, du haut de ses 158 marches, un magnifique panorama. Les jumelles et appareils photos sont fortement conseillés.
Sur le site de Pierre-Aiguë, à Saint-Aignan de Grand-Lieu, un observatoire mobile est installé tous les étés avec du matériel à disposition. Un sentier pédestre relie également ce site à la Maison de la réserve naturelle. Il est possible de voir une exposition permanente avec des diaporamas, films… Des sorties natures sont également organisées.
À Passay, la Maison des pêcheurs présente la vie des pêcheurs professionnels du site, avec les différentes techniques employées. Des aquariums et des vidéos peuvent être regardés. Le village dispose d’un observatoire d’où est visible la totalité du lac de Grand-Lieu.
À Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, de nombreux chemins de randonnées sont proposés. Prévoir de 1 h 30 à 4 h de balades.
À partir du village de La Compointerie, un circuit de 10 km est proposé. Ce sentier offre des beaux panoramas sur le lac et la forêt de Machecoul.